Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/336

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feu, la voûte de rocher est comme rougie ; il voit que le bois du bateau est presque calciné ; mais il dépend encore de lui que le canot ne passe pas assez près du jet de gaz pour qu’il périsse. Avec l’énergie qui lui reste, il se sert de la pagaie, de façon à se détourner autant que possible du terrible foyer qui l’éblouit, même à travers ses paupières closes, qui rugit comme tous les feux de l’enfer et autour duquel l’eau bout avec fureur. Cinq secondes encore et le bateau passe, laissant derrière lui ce grondement sinistre. Alors, à son tour, le vieux chasseur s’évanouit. Quand il reprend connaissance, un souffle d’air effleure son visage ; il ouvre péniblement les yeux, regarde. Les ténèbres l’enveloppent de nouveau, bien que là-bas, bien loin, au-dessus de lui, il y ait de la lumière ; le canot descend toujours un courant rapide ; au fond gisent les formes nues et encore inanimées de ses amis. Sont-ils morts ?

Il trempe sa main dans l’eau et la retire avec un cri. Presque toute la peau en est enlevée. Il boit, il boit des pintes d’eau, tout son corps semble aspirer avidement ce fluide. Alors, se traînant péniblement vers les autres, il se met à les asperger et successivement ils ressuscitent,