Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/337

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absorbant à leur tour l’eau fraîche comme des éponges. Good est émerveillé de reconnaître que le bateau, quoique brûlé par places, a tenu bon ; un bateau civilisé aurait craqué cent fois, mais celui-ci est creusé dans le bois tendre d’un seul grand arbre et a une épaisseur de trois à quatre pouces.

Qu’était-ce que cette horrible flamme ?

Probablement, quelque trou dans le lit de la rivière permettait à un volume considérable de gaz de jaillir du foyer volcanique caché dans les entrailles de la terre. Comment il devint ignescent, on ne peut que le présumer ; peut-être par suite de quelque explosion spontanée de gaz méphitiques.

La lumière qui maintenant apparaît en haut est d’une tout autre nature ; elle vient du ciel ; la rivière a cessé d’être souterraine, son cours ténébreux continue, non plus dans des cavernes que l’homme ne saurait mesurer, mais entre deux falaises sourcilleuses qui n’ont pas moins de deux mille pieds. Leur hauteur est telle que, quoique le ciel les domine, l’obscurité continue, ou du moins le crépuscule. On se croirait dans une chambre aux volets fermés.