Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/341

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Vers minuit, un rocher plat qui avance au milieu du ruisseau est bien près de les chavirer ; à trois heures, la rapidité du courant augmente et bientôt le canot force son chemin au milieu d’un fouillis de lianes pendantes.

On est sorti du tunnel, on flotte à découvert, l’air pur et parfumé de la nuit arrive comme une caresse aux voyageurs qui attendent l’aube avec impatience, curieux de savoir vers quel rivage le hasard les a conduits.

Le soleil se lève, teignant le ciel de pourpre et d’or, il pompe lentement le brouillard qui couvre les eaux comme des ondes de ouate blanche ; les voyageurs découvrent alors qu’ils flottent sur une vaste nappe du plus bel azur ; on n’aperçoit pas le rivage ; cependant l’horizon est fermé par une chaîne de montagnes escarpées qui semblent retenir les eaux du lac ; il n’y a pas à douter que par quelque issue dans ces montagnes, la rivière souterraine ne se fraye un chemin. Une preuve de ce fait, c’est qu’à peu de distance du canot, le corps d’un homme, qui n’est autre que le pauvre serviteur, noyé deux jours auparavant, flotte sur le ventre. Ce mort a fait le voyage avec ses anciens compagnons, il est arrivé au