Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/76

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de remonter l’autre rive ; à voir leur panique égoïste, on aurait dit des êtres doués de raison se bousculant dans un sauve-qui-peut général. Foin du prochain ! C’était une occasion sans pareille pour nous, et nous ne perdîmes pas de temps ; cinq de ces pauvres éléphants furent encore abattus. Nous aurions tué tout le troupeau, s’ils ne s’étaient enfin décidés à descendre le lit du torrent au lieu de s’obstiner à gravir une pente trop raide. Nous les laissâmes partir. En réalité nous étions fatigués et peut-être aussi écœurés de cette tuerie. Huit éléphants en une matinée, c’était bien joli.

Nous nous reposâmes un moment. Ventvogel et Khiva se chargèrent de prendre deux cœurs d’éléphants pour notre repas, et nous retournâmes vers notre sherm. À l’endroit où Good avait blessé l’éléphant aux grandes défenses, nous rencontrâmes une troupe d’élans ; pourvus de viandes comme nous l’étions, nous ne songeâmes pas à les inquiéter. Good n’avait encore jamais vu cet animal en liberté, et, les voyant