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Page:Rilke - Histoires du Bon Dieu.pdf/41

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tent peut-être pas à n’être que des trous ; mais l’instituteur dont je parle et qui est mon voisin, l’a lui-même qualifiée de « tout à fait pertinente ». Et dussiez-vous être d’un autre avis, c’est devant l’autorité de mon voisin que je m’incline.

Il était debout devant moi, reculait toujours de nouveau ses lunettes, et disait :

— Je ne sais pas qui a raconté cette histoire aux enfants, mais c’est certainement incorrect de surcharger et de tendre leur imagination par d’extraordinaires inventions comme celles-ci. Il s’agit d’une sorte de conte…

― Je l’ai par hasard entendu raconter, l’interrompis-je.

(Et ce disant, je ne mentais pas, car, en effet, depuis ce soir-là, il m’avait été rapporté par madame ma voisine).

— Ah voilà ! fit l’instituteur à qui cela semblait facilement explicable. Eh bien, qu’en pensez-vous ?

J’hésitai, aussi reprit-il très vite :

— Tout d’abord il me semble incorrect d’utiliser librement et de son propre chef des matières religieuses et surtout bibliques. Tout