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Page:Rilke - La Chanson d'amour et de mort.pdf/29

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Il court à l’envi avec des galeries qui flambent, à travers des portes qui l’assiègent, ardentes, par des escaliers qui le brûlent, il s’évade de l’édifice en furie. Sur ses bras, il porte l’étendard comme une blanche femme, évanouie. Et il trouve un cheval, et c’est comme un cri : à travers tout et dépassant tout, même les siens. Et voici que l’étendard aussi revient à soi, et jamais il ne fut si royal ; et maintenant tous le voient, loin devant, et reconnaissent l’homme clair et sans casque, et reconnaissent l’étendard…

Mais voici qu’il commence à luire, s’élance soudain et grandit et s’empourpre…
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Voici leur étendard qui brûle au milieu de l’ennemi, et ils galopent à sa poursuite.