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uelqu’un parle de sa mère. Un Allemand
sans doute. À voix haute et lente il pose
ses mots. Comme une fille qui lie des fleurs,
essaye pensivement la fleur puis la fleur et ne sait
pas encore ce que l’ensemble deviendra — : ainsi
il ajuste ses mots. Pour la joie ? Pour la peine ?
Tous prêtent l’oreille. On cesse même de cracher.
Car ce sont des seigneurs qui connaissent
les usages. Et qui dans le tas ignore l’allemand,
il le comprend tout à coup, sent des mots détachés :
« Le soir… J’étais petit… »