Page:Rimbaud - Œuvres, Mercure de France.djvu/152

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Voilà mille loups, mille graines sauvages
Qu’emporte, non sans aimer les liserons,
Cette religieuse après-midi d’orage
Sur l’Europe ancienne où cent hordes iront !

Après, le clair de lune ! partout la lande,
Rougissant leurs fronts aux cieux noirs, les guerriers
Chevauchent lentement leurs pâles coursiers !
Les cailloux sonnent sous cette fière bande !

— Et verrai-je le bois jaune et le val clair,
L’Épouse aux yeux bleus, l’homme au front rouge, — ô Gaule,
Et le blanc Agneau Pascal, à leurs pieds chers,
— Michel et Christine, — et Christ ! — fin de l’Idylle.