Page:Rimbaud - Reliquaire, poésies, Genonceaux, 1891.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



LES PREMIÈRES COMMUNIONS



I

Vraiment, c’est bête, ces églises des villages
Où quinze laids marmots encrassant les piliers
Ecoutent, grasseyant les divins babillages,
Un noir grotesque dont fermentent les souliers :
Mais le soleil éveille, à travers les feuillages
Les vieilles couleurs des vitraux irrégulier.

La pierre sent toujours la terre maternelle,
Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux
Dans la campagne en rut qui frémit solennelle
Portant près des blés lourds, dans les sentiers ocreux,
Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle,
Des nœuds de mûriers noirs et de rosiers furieux.