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RELIQUES

remous de la bataille », des soins qu’elle lui désirait ou lui prodiguait : « Que ne puis-je aspirer sa maladie pour qu’il en soit délivré ! » Son amour conjugal chante avec la même voix que son amour fraternel ou son jaillissement extatique vers le Ciel.

« Dans les Remous de la Bataille ! » A la lecture de ce grave et fier livre ce ne fut point seulement le don de vrai écrivain d’Isabelle Rimbaud qui la fit admirer, ce ne furent point les lignes où la simple clarté de mots justes faisant briller toutes choses décrites, soulignant les idées, mettant en relief chaque phrase comme une gemme bien ouvrée, donnait à certaines pages la lumière du génie, mais encore on éprouvait ce choc que des pensées féminines — justement féminines — peuvent différemment faire retentir en d’autres esprits, féminins ou masculins.

Ce n’est pas qu’au long de ce livre de guerre — abandon du cimetière, de la maison, des souvenirs aimés, fuite hantée, pénible exode à travers la France brutalisée, — ce n’est pas qu’Isabelle Rimbaud se soit montrée souffrir, ait peint sa manière de