Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/226

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Général, jusqu’à clôture des débats, la liste de tous les étrangers arrivés à Angers dans les vingt-quatre heures. Le 1er hussards, qui devait permuter avec le 14e dragons, en garnison à Saumur, fut maintenu provisoirement à Angers. Les troupes à pied furent renforcées de trois compagnies de grenadiers, mandées de Tours, du Mans et de Laval. Enfin la police et la sécurité des audiences furent assurées par un corps de cavalerie en permanence sur la place du Palais de Justice, et par cinquante soldats d’infanterie occupant, fusil chargé, le fond de la salle. Derrière chaque accusé se tenait un gendarme[1].


IV

Voilà en quelles conditions, le 1er brumaire, les débats s’ouvrirent.

Lecture faite de l’acte d’accusation, le Président prit la parole. Il s’appliqua à justifier l’établissement des Tribunaux spéciaux. Dans un langage plutôt violent il prit à partie cette fange remuée par la Révolution, ces hommes étrangers aux lois de la nature et de l’humanité, ne soupirant qu’après la destruction de la République, subornant ceux qu’ils appellent à déposer, et se plaçant au-dessus des lois. Par contre, il parla avec éloge du Sénateur, attaché au Gouvernement républicain, et visé de longue date par les adversaires du régime, qui ne lui pardonnaient pas un achat de biens nationaux dont le revenu n’atteignait

  1. Archives historiques de la Guerre. Correspondance générale, octobre-novembre 1801.