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LES QUÊTEUX

malicieux il prétend les reconnaître : ce sont toujours les œufs les plus gros.

Autrefois — avant les bureaux de poste et les postillons — le quêteux qui vient de loin faisait aussi les commissions, portait les lettres. C’était un courrier peu rapide, mais sûr. Rien ne se perdait, de ce qui lui était confié ; et, bien qu’il ne sût lire que l’écriture moulée, il ne se trompait jamais d’adresse. Par exemple, vous remettiez à Bellerive, quand il passait à la Baie-du-Febvre, une lettre pour votre cousin qui demeurait aux Trois-Pistoles : vous étiez assuré que votre cousin la recevrait, tôt ou tard, un peu fatiguée, mais en assez bon état. Et, fidèlement, le quêteux vous rapportait la réponse… l’année suivante. Ah ! c’était le bon temps !

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