Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/160

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sinon je monte.» — «Monte, » répondit celle-ci. «Qui t’a appris cela?» reprit le chacal. «Comment, repartit la poule, pourrais- je trahir celui qui m’a montré mon intérêt? Oserais-je faire tort à la cigogne?» Le chacal courut à la plaine, saisit la cigogne et lui dit: «Où te mangerai-je?» — «Au bord de l’eau,» répondit l’oiseau. La cigogne prit son vol, le chacal lui dit: «Comment est le pays?» — « Il est rouge.» — «Comment est le pays?» — «Il est vert.» — «Comment est le pays?» — «Il est noir.» — «Comment est le pays?» — «Je n’y vois plus, répondit la cigogne; laisse-moi écarter un peu les coudes.» Le chacal lâcha l’oiseau: «O Dieu, s’écria la cigogne, le voilà dans un trou d’eau, tandis que je suis sur une meule de paille.» Le chacal était donc dans un trou d’eau, il vit une chèvre qui ruminait, il battit l’eau avec sa jambe comme pour la troubler, la chèvre ne l’apercevait pas. Après l’avoir fait une fois, la chèvre se tourna de son côté et lui dit: «Pourquoi te démènes-tu ainsi dans l’eau?» — «Je me lave, répondit le chacal, et toi, que fais-tu là?» — «Je reste ici, dit la chèvre, mais où es-tu donc?" — «Me voici, fit le chacal, viens, je te mon-