Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/79

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L'ORPHELIN

trouvèrent un berger. L’enfant lui dit: "O berger, j’accompagne mon oncle qui va se marier, on mangera à la noce du couscous, des œufs et de la viande; mais j’ai honte d’aller à ses noces.» Le berger lui répondit: "Je suis prêt à te remplacer, je garde cent brebis et un bélier noirs; ce soir, monte sur le bélier, il te mènera à la maison." — "C’est bien," reprit l’orphelin, et le berger suivit l’oncle. On arriva au bord de la mer, l’oncle saisit l’enfant et le jeta dans l’eau; il revint à sa maison et se dit: "Cette fois-ci il est mort dans l’eau, il ne reviendra pas.» Le soir venu, l’orphelin parut; "Tu m’as jeté au bord de la mer, si tu m’avais jeté au milieu, j’aurais mieux choisi ; maintenant je ne t’amène que des brebis noires.» L’oncle avait encore un enfant, il le prit et le jeta en pleine mer; il attendit son retour, l’enfant ne revint pas. Le lendemain, il dit à sa femme: "Prépare nous des vivres, demain nous irons en voyage.» Le lendemain, il partit avec sa femme et l’orphelin. Le soir du troisième jour, ils arrivèrent au bord d’un précipice: "Nous coucherons ici," dit-il. L’orphelin planta un piquet au bord du précipice, au-