Page:Rivière - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.djvu/87

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fants qui reprirent leur première forme; elle caressa les morceaux de bois qui redeviennent fusils. "Je te jure, ajouta-t-elle, de te conduire à la maison de ton père." Elle mena les huit enfants jusque dans la cour intérieure de leur maison. Ils s’adressèrent aux gens qui l’habitaient et leur dirent: "N’hébergeriez-vous pas quelques enfants?" La femme qui était stérile leur répondit: "Nous n’en hébergeons aucun.» Mais le maître de la maison les appela; il leur tua un mouton et leur fit préparer du couscous. La femme qui avait voulu les renvoyer, empoisonna le plat. La chauve-souris prit la jeune fille en secret et lui dit: "Ne mangez pas que le coq, le chat et le chien n’aient mangé." Le chat mangea, il mourut; le chien mangea, il mourut; le coq mangea, il mourut. Les enfants dirent à cette femme: "C’est cette jeune fille qui nous prépare ordinairement nos repas." — « Cette femme-ci a l'habitude de préparer les nôtres, répondit-elle." — "Nous n’en voulons pas, reprirent les enfants, ce sera cette jeune fille qui nous préparera à manger." — "C’est bien." dit le père. L’autre femme appela la jeune fille: "Viens, je te montrerai ce dont tu aurais