Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
de Milord Céton.

de même qu’elle en est une pour vous : comme les planettes ne peuvent être lumineuses que parce qu’elles sont éclairées par le soleil, qui départ à toutes sa lumière proportionnée à leur éloignement, celle que la lune reçoit vous est renvoyée pour éclairer vos nuits, & la lumière que vous recevez directement du soleil, qui fait vos plus beaux jours, est renvoyée à son tour par la terre, afin de rendre à la lune le même service ; & quoiqu’ils ne voient pas la terre décrire un cercle autour d’eux, elle leur paroît néanmoins faire assez régulièrement ses fonctions d’astre. Je soupçonne, dit Monime, que notre terre, au lieu de se montrer aux astronomes de la lune sous la forme d’un gros visage, ne pourroit bien ne leur apparoître que sous celle d’un petit derrière, sur laquelle le nez & les yeux appliqués, ils cherchent continuellement à faire de nouvelles découvertes & de sérieuses observations, comme font les nôtres sur les taches de son visage.

Il me paroît, dit Zachiel en souriant, que l’air influe déja sur vos réflexions ; Je n’aurois pas imaginé qu’en parlant de choses aussi sérieuses, elles pussent jamais inspirer de pareilles folies. Je ne sais pourquoi vous condamnez mes réflexions, dit Monime ; elles me paroissent si naturelles ! Mais je suis docile & n’aime point la