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148 msTOiRE.

l’inionction aux prêtres de orêter serc l’injonction aux prêtres de prêter serment et ordonnait le remplacement des réfractaires, mais toute la France savait à quoi s’en tenir sur la sincérité du monarque qui, de la même plume qui avait approuvé le décret sur le serment des prêtres, en affirmant « la droiture de son caractère », écrivait au roi de Prusse pour réclamer l’intervention armée de l’étranger. (Lettre du 26 décembre.) Quant aux évêques, ils publiaient des mandements incendiaires, retiraient aux prêtres constitutionnels le droit de confesser et d’absoudre et menaçaient d’excommunication les fidèles qui les reconnaîtraient. La France ancienne se soulevait contre la France révolutionnaire, et nulle part cette guerre civile ne fut plus féroce que dans l’Ouest. Chaque église devenait un champ de bataille, où les prêtres non assermentés, forts des sympathies de leurs paroissiens, disputaient violemment le terrain aux !M~’Ms, comme on appelait alors les nouveaux curés constitutionnels.

Les registres du département de la Mayenne contiennent sur cette crise religieuse des documents assez caractéristiques.

Le premier est une délibération du Directoire datée du 19 février 1791, le jour même du départ de Mesdames, tantes du Roi, qui fuyaient Paris pour ne pas avoir à subir l’intervention des prêtres assermentés dans l’accomplissement de leurs devoirs religieux. C’est le moment précis où la Révolution bravée va recourir brusquement aux lois exceptionnelles contre l’émigration et le clergé rebelle Le procureur général syndic a dit

« Messieurs, jusqu’à ce moment, la douceur et la modération ont.été les seules armes que vous avez opposées