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DE TOBIE.

Qui la peut garantir de cent mille malheurs
Coutumiers d’aſſaillir la femme miſerable,
Si quelque homme prudent ne luy eſt ſecourable.
Vous la verrez bien toſt, ſelon voſtre deſir,
Mere de beaux enfans. Car tel est le plaiſir
Du grand Dieu d’Iſraël qui veut que ceſte race
Multiplie en la terre & au ciel prenne place.

Fin de la Tragicomedie de Tobie.


A CHARITE.


CHarite l’an ſe change & vous ne changez pas,
La terre ſ’enuieilliſt & puis ſe renouvelle :
Mais vous eſtes mon cœur d’vne eſſence immortelle,
Qui ne craint les éfors du temps ny du treſpas.
Le ciel ſe mire en vous, & ce iuſte compas
Qui fait mouuoir, ſans fin ſa puiſſance eternelle,
Regle les mouuements de voſtre ame tant belle
Liee à voſtre corps par un gracieux las.
Quand ie voy les attraits de votre bonne grace,
Quand ie voy la douceur de voſtre belle face,
Ie dis à mon eſprit : rendez grace à mes yeux :
Quand i’entends diſcourir voſtre bouche vermeille,
Ie dis à mon eſprit : rendez grace à l’oreille,
Rendez grace à l’amour, à Charite & aux cieux.

Soit la nuict, ſoit le jour, ſoit le veſpre, ou l’Aurore,
Ie ſuis touſiours veillant, & mon cueur amoureux
Raui par vos attraits chaſtement rigoureux,
Poſte vers vos beautez, qu’il reuere & honore