Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/14

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être aux humbles fonctions de médecin de village, ou de modeste chimiste. — Mais il dut gagner son pain, comme simple employé de la maison Hachette ; et bientôt, peut-être, au contact de toutes les œuvres qui lui passaient par les mains, il sentit s’éveiller en lui les instincts littéraires. Ses premiers essais furent blâmés par son patron, qui n’entendait pas que ses employés perdissent leur temps la plume à la main. Malgré cela, il parvint à publier ses Contes à Ninon, qui le firent un peu connaître. Il fut chargé de la revue bibliographique dans le Figaro, et se vit à même d’entrer dans la littérature, de renoncer au rôle d’employé.

Les idées hardies dont il entreprit la défense ne tardèrent pas à blesser beaucoup de susceptibilités, à lui aliéner une grande partie du public. Comme tous les vrais artistes, il était (et il est encore) très personnel ; il appelait un salon : mon salon, et des critiques littéraires : mes haines. En outre, comme tous les hommes de nature énergique et calme, comme tous les penseurs convaincus, il était lutteur. La forme