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une question physiologique qui intéressait beaucoup M. Zola : une vierge, ayant reçu l’empreinte d’un premier homme, est-il possible que les enfants qu’elle a d’un autre homme ressemblent pourtant à son premier amant ? De nombreuses observations, faites par les éleveurs, tranchaient la question d’une manière affirmative[1].

Le jeune auteur, étonné lui-même des effets qu’il avait pu tirer d’une observation toute scientifique, résolut de mettre dorénavant la science au service de l’art.

À la même époque, il lut le curieux livre du docteur Lucas : l’Hérédité naturelle. Les découvertes des physiologistes venaient à l’appui de ses propres observations ; car, à Aix, où il a été élevé, M. Zola avait remarqué de lui-même plusieurs faits curieux dans son propre entourage. Ces souvenirs lui revinrent, et il fut bientôt persuadé que les phénomènes d’hérédité fournissaient une liaison suffisante à une série

  1. On a vu des juments procréer des chevaux ayant la robe de l’étalon qui les avait saillies le premier.