Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/57

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M. William Busnach n’avait jamais fait de drame et ne songeait guère à en faire. Il s’en tenait à des vaudevilles, que l’on représentait avec assez de succès aux Variétés, au Palais-Royal, ou aux Folies-Marigny. Mais son étoile l’avait destiné à jouer le rôle de novateur, à partager les haines qu’excita la nouvelle école naturaliste. — Un jour qu’il flânait sur le boulevard, il rencontra M. Mendès. M. Mendès tout en causant de choses et d’autres, lui demanda de lui procurer des abonnés pour un journal qu’il fondait : La République des lettres. M. Busnach le pria de lui adresser d’abord quelques exemplaires du premier numéro. Ce qui fut fait. Dans ce premier numéro, se trouvaient les premiers chapitres de L’Assommoir, ceux qui avaient déjà paru dans le Bien public et dont les réclamations des abonnés avaient interrompu la publication. Cette trouvaille d’un coin de la société encore peu exploré, le style puissant et ces types pleins de vie intéressèrent si fort M. Busnach, qu’il courut supplier M. Mendès de lui permettre de lire le