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manuscrit, jurant qu’il ne pouvait pas attendre la fin. M. Mendès lui donna un mot pour M. Zola, et celui-ci, peu habitué alors à l’admiration, accorda avec plaisir la permission demandée. — M. Busnach, en dévorant le manuscrit, éprouva un sentiment d’admiration, d’enthousiasme, que, jusque-là, Les Misérables et Les Châtiments avaient seuls excité en lui.

Quelque temps après, L’Assommoir parut en volume, et excita les scandales que l’on sait. M. Zola, qui avait été fort touché de l’admiration expansive de M. Busnach, lui en envoya un volume avec une dédicace. M. Busnach alla le remercier ; le désir d’utiliser la situation du roman pour la scène l’avait déjà piqué ; et, plutôt comme interrogation que comme exclamation, il lança cette phrase :

« Quel dommage que l’on ne puisse pas transporter cela au théâtre ! »

M. Zola haussa les épaules en souriant, et trouva étrange l’idée même d’une pareille entreprise. On n’en parla plus.

M. Busnach avait prêté le volume qu’il admi-