Page:Rod - À propos de l’Assommoir, 1879.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il saura toujours assez tôt la mauvaise nouvelle : son patron refuse de le reprendre… Les bons ouvriers ne manquent pas, dit-il ; inutile de faire travailler les mauvais !… (Tristement) Allons ! ce ne sera pas commode d’en sortir !… Pas de pain, ce soir, pour commencer.
Nana, entrant.

Ah ! la belle journée !… Il y a un monde sur les boulevards !… J’ai gagné une belle faim !… Est-ce qu’on ne mange pas ?

Gervaise.

Non.

Nana.

Comment ! pas même du pain ?

Gervaise.

Non.

Nana.

Hier, au moins, il y avait du pain… C’est bien !… Tu sais, maman, bonsoir, j’en ai assez !

Gervaise.

Malheureuse, où vas-tu ?

Nana.

Je vais dîner ailleurs, pardi ! Une amie m’a invitée.

Gervaise.

Tu mens ! tu ne sortiras pas.

Nana.

Oh ! je t’en prie, ne fais pas de scène !

Gervaise.

Je sais tout, je sais sur quelle pente tu es !

Nana.

Ne causons pas de ça, veux-tu ? J’en aurais trop long à