Page:Rodenbach - L’Élite, 1899.djvu/17

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Cette Notre-Dame de Paris, aussitôt accaparée par Hugo, on peut dire qu’elle fut l’arche d’alliance du romantisme. Mais Hugo, comme le roi David, se contenta de danser devant l’arche, avec Esmeralda et les bohémiennes du parvis.

Or la génération qui suivit entra, elle, dans Notre-Dame, se signa d’eau bénite, marcha vers le chœur, affirma son adhésion à la foi et aux mystères : c’était Barbey d’Aurevilly ; c’était Hello ; c’était Baudelaire. À vrai dire, leurs façons de se comporter dans Notre-Dame ne furent pas pour rassurer les officiants et les suisses, même quand ils s’approchaient de la Sainte Table : « — Vous devez communier le poing sur la hanche ? » demandait Baudelaire à d’Aurevilly.

Ceux qui vinrent après eux devaient pousser plus loin, rétrograder tout à fait jusqu’à ce moyen âge dont Hugo avait montré le chemin. Eux étaient retournés à Dieu ; leurs disciples retournèrent à Satan, qui est son pôle contraire. La magie se mêla à la religion, le grimoire à la prière. C’est ce qui explique ce recommencement actuel de l’occultisme, de l’ésotérisme, de la messe noire, de l’envoûtement, que nous voyons reparaître dans les beaux livres de M. J.-K. Huysmans, les traités spéciaux de M. de Guaita, les imbroglios