Page:Rodenbach - L’Élite, 1899.djvu/226

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Il est naturel dès lors qu’il n’ait pas cherché à montrer des talents. Il en avait peut-être, mais il savait la grande parole du Psalmiste : Quoniam non cognovi litteraturam introïbo in potentias Dei. Pourvu d’une théologie sûre, d’une érudition vaste et diverse, il se multiplia en mille discours, homélies, panégyriques, mais tout cela pensé dans un esprit trop positif et moyen, écrit surtout dans une langue terne, un style primaire, pour ainsi dire. Il est vrai que pour des esprits tels, les jeux de l’éloquence sont vains et vains aussi les fragiles dentelles de la poésie du discours qui attirent et séduisent.

Mgr d’Hulst ne chercha pas à plaire aux hommes. Il les aimait peu. Mais il aimait Dieu ; il voulut le faire entendre. Il fut le combattant de Dieu contre les âmes. Durant des années, il mena ce combat oratoire, ne voulant qu’agir pour Dieu, traduire la parole éternelle, ne rien donner de soi, ne rien demander pour soi, nulle gloire futile, surtout.

Idéal sévère !

On songe à ces tours dans certaines villes mortes, tout au nord ; à ces « Dom » dans les vieilles cités allemandes — architectures inégayées, qui ne veulent être que de la Foi, sans jardins de vitraux ni sourires de sculptures.