Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/25

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— Et moi aussi, je t’ai regardée. Tu es toute belle, ma grande amie. Comme elle te va bien, ta guimpe de dentelle ; qu’il est éclatant, ton fichu de soie ; qu’elle bombe bien, ta robe juponnée et ronde comme une cloche ! Et tes beaux bijoux : les pendants d’oreilles, les tire-bouchons d’or, la plaque du front, les larges bagues qui mettent ton petit doigt comme dans un étui en vermeil ! Ici où le soleil est avare, tu en apprivoises les rayons, tu en multiplies le retentissement autour de toi ; mais est-ce avec tes bijoux, est-ce avec ton visage ? N’importe ! nulle ne porte comme toi l’antique costume de notre île. Nulle n’est belle comme toi.

Neele répliquait :