Page:Rodenbach - L’Arbre, 1899.djvu/93

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image qui devait être ressemblante.

À force de penser à lui, il arriva à l’entrevoir, à le voir. D’abord imprécis, forme vague et balancée, à l’endroit de la vaste ramure où il était probable que la corde fut attachée.

Puis net et ressuscité, rôdant autour de l’arbre, fantôme qui a gardé le visage roux de son signalement. Ainsi Joos crut l’apercevoir auprès de lui, un soir que Neele n’était pas venue et qu’il s’attardait sur le banc. Naguère, il se disait à lui-même, tout haut : « Le mort doit dormir si tranquille. » Maintenant la voix d’un autre, semblait-il, voix de l’écho ou d’un revenant, avait murmuré : « Dormir si tranquille ! » La ten-