Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/177

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Or ces rêves triés ont de câlines voix,
Voix des cygnes, voix des cloches, voix de la lune,
Qui chantonnent ensemble et n’en forment plus qu’une
En qui l’âme s’exalte et s’apaise à la fois.
De même la nature a fait comme notre âme
Et choisit, elle aussi, des bruits qu’elle amalgame,
Se berçant aux frissons des arbres en rideau,
Lotionnant sa plaie aux rumeurs des écluses…
Voix chorale qui sait, pour ses peines confuses,
Unifier des bruits de feuillages et d’eau !