Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/279

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Farnèse. Elle est merveilleusement élégante. Le demi-dieu, dans toute sa fière jeunesse, a le torse et les membres d’une finesse extrême.


— Tel est bien, nous dit notre hôte, le héros qui forçait à la course la biche aux pieds d’airain. Le pesant athlète de Lysippe n’eut pas été capable d’une telle prouesse. La force s’allie souvent à la grâce et la vraie grâce est forte : double vérité dont l’Hercule que voici peut rendre témoignage. Comme vous le voyez, en effet, le fils d’Alcmène paraît d’autant plus robuste que son corps est plus harmonieusement proportionné.


Anatole France s’arrêta longuement devant un charmant petit torse de déesse.


— C’est, dit-il, une des innombrables Aphrodites pudiques qui, dans l’antiquité, reproduisirent plus ou moins librement la Vénus de Cnide, le chef-d’œuvre de Praxitèle. La Vénus du Capitole et celle de Médicis, entre autres, ne sont que des variantes de ce modèle tant de fois copié.

Chez les Grecs, beaucoup d’excellents statuaires mettaient ainsi leurs soins à imiter l’œuvre d’un