digne cousine de Montesson me laissera à l’île Saint-Louis pour le reste de mes jours !
Elle reparla à Maurice de son abandon, de sa solitude, de ses chagrins. Évidemment elle voulait se faire pardonner sa faille par Maurice, elle s’étonnait de le voir si longtemps muet…
« Il est fâché, pensa-t-elle, il va me haïr, me mépriser… »
Agathe et le masque étaient arrivés à l’angle du quai d’Anjou ; la ligne crayeuse et grise des bâtimens confus qui bordent la Seine s’éclairait alors des rayons pâles d’un soleil d’hiver.
— Maurice, dit Agathe, oppressée par sa douleur, je n’y tiens plus ; dites-moi que vous me pardonnez, avant que je soulève le marteau de cette porte, que vous-même vous ne souleviez qu’en tremblant…
Elle n’obtint aucune réponse.
— Maurice, poursuivit-elle, vous m’avez sauvé la vie et l’honneur, je ne l’oublierai jamais ! Encore une fois, ne doutez pas de moi ; je n’ai que cette bague, qui vient de ma mère, gardez-la.
Le masque repoussa la bague ; mais elle s’approcha de lui, lui prit la main et parvint à la passer à son doigt.
— Et maintenant, Maurice, reprit Agathe, dont la voix devint encore plus émue et plus tremblante, je ne vous interdis plus d’espérer… Aimez-moi sans crainte, car je vous aime !
— Je ne suis point Maurice de Langey, mademoiselle, répondit alors à ces derniers mots l’étrange