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POÈME CAUCASIEN.


« Tous ces joyaux épars, dans l’univers jetés,
« Sans toi, ne me seront que paille et que fumée ;
« L’éblouissant bouquet des étoiles d’étés,
« Devant ton front pâlit, ô chère bien aimée ! »

« Allons dans la chapelle aux cierges allumés,
« Je serai ton époux, ton maître et ton esclave,
« Ton Dieu sera le mien ; vivons longtemps charmés ;
« Je t’aimerai sans cesse et pour toi serai brave ! »

Il dit : et l’on partit monté sur le chameau ;
Le voile nuptial auréolait sa tête
Que la palme, au passage, et l’aile de l’oiseau
Caressaient doucement en cette aube de fête.

L’air était parfumé, l’amour gonflait leur sein.
Au seuil des simples gens on offrait la pistache,
La grenade et le miel, la grappe de raisin,
Et chacun souhaitait un long bonheur sans tache.