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RELÈVE-TOI.


Le bonheur ! cristal d’âme, éphémère douceur,
Si brillant, mais, hélas ! si frêle
Qu’il se brise et souvent, chancelle ;
Quand on le tient, la main se crispe, on a grand peur.
 
Si tu ne peux avoir ce que tu crois chérir,
Et que ton noir chagrin t’accable,
Aigrissant ton humeur affable,
Enfant ! redresse-toi ; souffrir n’est pas mourir !

Ta lèvre boira l’eau dans le creux du rocher,
Elle en sera désaltérée ;
Sur ton âme désespérée
La brise soufflera te forçant à marcher.

Et le temps bienfaisant, ce divin guérisseur,
Te payera sa grande dette,
Et tu relèveras la tête,
Oubliant le passé, grandi par la douleur !