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RICORDO DI SICILIA.


Reçois mon souvenir, chapelle palatine,
Resplendissant bijou d’un merveilleux décor !
Oui, je rêve de toi, mosaïque opaline,
Harmonieuse et douce au fond du parvis d’or.
 
Je sens de ton Etna le soufre et la fumée ;
Puis la neige argentant la montagne aux flancs bleus ;
Et je monte et regarde en l’île parfumée
Ce panache effrayant de feu roux près des cieux.

Le cratère vomit l’étincelle et la pierre,
Éclairant le flot noir de tragiques lueurs ;
Et le temple couché comme un dieu dans sa bière
S’illumine parfois de sinistres fureurs.

Et la lave engloutit, hélas ! tout ce qui reste.
Mais le gouffre fécond a fait germer des fleurs
Et bourgeonner la vigne et la bruyère agreste

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je cueille des œillets où l’on versa des pleurs !