Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/515

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui d’abord a été plus considérable et, secondement, a souffert des retards par une foule de petites circonstances qui rendent l’homme moins coupable. J’en aurais long à te conter de tous, je n’en ai pas le loisir. Panck[oucke] m’a répété que si tu voulais de l’argent, vingt-cinq louis, plus, à mesure, il aimerait à se libérer ; j’ai répondu que ton empressement et ton impatience étaient avant tout pour l’exécution et la perfection de l’ouvrage qui t’avait donné un prodigieux travail, etc. Nous avons causé près d’une heure. Aujourd’hui j’ai appris que Panck [oucke] ne se fournissait pas de papier chez les fabricants, mais chez les marchands où il le prenait à deux ans de crédit, et que quelques-uns d’eux ne l’avaient pas cru assez bon pour vouloir traiter avec lui. Je tâcherai de m’éclairer davantage sur cet article. Mais brisons là-dessus ; je suis toute occupée, pensive, rêveuse, inquiète de mon entreprise de te faire passer à Lyon : un changement de situation sans te tirer entièrement des affaires, les inconvénients attachés à tout me reviennent et me font par moment regretter de n’avoir pas eu la faculté de me consulter avec toi avant cette tentative. D’un autre côté, nous serons toujours sur nos pieds, là comme ici, pour demander la retraite quand nous la voudrons. Partant, les avantages du changement ne sont point détruits par aucune circonstance fâcheuse. Je t’envoie la réponse du brave Val[ioud][1]. J’étais bien assurée de M. Tol[ozan]. Je voudrais bien aussi que ce fût dans son département[2] ; c’est une tête chaude dans laquelle j’ai bien pris et dont je pourrais beaucoup espérer. Je n’ai pu avoir d’audience de M. Bl[ondel]. Je lui ai écrit afin que sa dignité ne fût point blessée de n’être pas prévenue ; j’ai aussi écrit à M. de V[in] ; on parlera à M. B[londel] demain matin ; ce sera la même personne que Mlle de la B[elouze] a déjà employée ; j’irai à son audience en sortant de celle de M. de Vin[3], car le jour en est changé. Tu juges à merveille que je spécifie que tu réunirais tous les avan-

  1. Nous l’avons donnée en note à la lettre précédente.
  2. La généralité de Lyon était dans le département de M. de Vin de Gallande.
  3. M. de Vin demeurait rue Saint-Louis au Marais, c’est-à-dire tout à côté du Saint-Sacrement où était Mlle de la Belouze, mais fort loin de Blondel, rue de Varennes.