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des questions à traiter : travail que mon ami fit dans le tempps pour M. Audran et dont la minute est perdue dans une foule de paperasses que nous ne remuerons peut-être de six mois. Mais je sais que, devant vous-même, il avait prié M. Audran de s’entretenir avec vous des objets de ses recherches, et, d’après cela seul, vous étiez plus qu’autorisé à demander et causer.

Je ne vous répondrai rien sur l’article des peaux : nous avons dit dans le temps comment nous avons été induits à les apporter avec, nous ici ; au reste, il n’est jamais entré idée ou sentiment d’embarras dans la recherche ou la demande des moyens de vous les envoyer.

Vous ne m’avez pas écrit si vous aviez reçu deux quittances que je vous ai adressées en vous priant de les remettre à la personne chargée de recevoir mes petites rentes à la Ville[1] ; je vous les ai expédiées le 5 du courant.

Je ne puis avoir de nouvelles de Vincennes ; voulez-vous m’obliger de passer, dans vos courses, rue Saint-Jacques-de-la-Boucherie, chez M. Leclerc, maître de pension, et de vous y informer de mon oncle ? C’est là qu’il descend quand il vient à Paris ; il y a une chambre, et l’on y saura certainement s’il est en santé ou autrement. Si votre temps vous permettait d’aller à Vincennes et que vous y trouvassiez du plaisir, je me flatte que vous n’auriez pas besoin d’invitation.

Savez-vous si l’Ami des Enfants[2], par Berquin, est un ouvrage qui aille bien au but ? Je ne le connais que par les journaux, ce n’est rien savoir ; ce n’est pas non plus par des femmes qui l’auraient lu qu’on pourrait en être instruit. Peut-être M. Parault pourrait en donner des nouvelles ; faites-moi le plaisir de lui demander ce qu’il en pense, et de me dire quel en est le prix.

Déjà Eudora s’amuse des petites histoires : il faut que je les lui fabrique, parce que je n’en trouve aucune à sa portée dans les ou-

  1. Maris Phlipon avait à elle, en se mariant, 840 livres de rente (voir sont contrat de mariage, ms. 9532, fol. 120-123). Ailleurs (Lettre à Sophie Cannet, du 1er novembre 1779), elle dit 530 livres. Cf. Mémoires, t. II, p. 140.
  2. Le livre de Berquin venait d’être couronné (1784) par l’Académie française.