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sion à la Grande-Chartreuse. C’est entre deux lettres écrites par lui à Bosc, l’une du 8 mai, l’autre du 28, que se place cette excursion.

Pendant ce temps, Madame Roland, après le départ de ses deux beaux-frères, va s’installer au Clos, avec sa fille, le 17 mai. C’est là que Roland, au retour de la Grande-Chartreuse, vient la rejoindre à la fin de mai. Elle y demeure cinq semaines, jusqu’au 24 juin, laissant son mari retourner à Lyon, où nous le trouvons le 8 juin (lettre à Bosc, coll. Morrison).

Les changements ministériels, dont les Roland ne s’étaient préoccupés que dans l’espoir qu’un retour au système de Turgot et de Trudaine pourrait amener pour l’inspecteur quelque avancement ou même le remettre en faveur (voir lettres 272 et 275), mais dont ils avaient fini au contraire par s’inquiéter pour le maintien de sa situation (lettre du 26 juin), paraissant enfin aboutir a un calme momentané, Roland en profite pour faire faire à sa femme un petit voyage en Suisse.

Ils partent le 17 juillet, avec leur enfant et le bon curé de Longpont ; ils vont de Lyon à Genève, Berne, Lucerne, Zurich, où ils voient Lavater, et de là à Schaffouse, Bâle, Strasbourg, où ils sont vers le 5 août. Au retour, ils s’arrêtent à Mulhouse, chez le docteur Hofer, puis rentrent par Besançon et Chalon. Ils devaient être au logis vers la fin de la première quinzaine d’août.

Il semble que le mois d’août se soit passé, pour Roland, à Lyon, pour sa femme, à Villefranche, où elle se mêle à la société de la petite ville.

Mais, en septembre, elle est au Clos, qui allait prendre pour elle un intérêt particulier. C’est en effet dans cet automne de 1787 que le chanoine Dominique parait s’être décidé à tenir les promesses qu’il faisait à Roland depuis dix ans (voir ms. 6940, fol. 256-261, lettre de Roland à sa femme, du 5 juin 1786) et à lui céder la propriété du Clos. Aussitôt nous voyons les Roland se comporter en propriétaires : ils font construire, ils s’occupent d’administrer le domaine, etc… Roland vient y retrouver sa femme le 20 septembre, pour faire la vendange.

Il retourne ensuite à Lyon (il y est le 18 novembre) et y reste jusqu’au commencement de l’année suivante. Il a quitté son logement de la maison Collomb, place de la Charité, pour s’établir dans la maison de Chamburcy, quai Monsieur[1], toujours à portée de l’Intendance [rue Saint-Joseph], où il

  1. Ce qui est aujourd’hui le commencement du quai de la Charité. — La maison de Chamburcy était une partie du magnifique hôtel que s’était fait construire sur ce quai, ai XVIIIe siècle, le président Rigod de Terrebasse.