Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/764

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

268

[À ROLAND, À LYON[1].]
Mercredi, 17 janvier 1787, — [de Villefranche].

J’ai aussi bien des choses à te dire, mais je suis si follement gaie d’être à la veille de la surveille d’un certain jour, que j’en mangerais la moitié[2].

Pour suivre les numéros, je te dirai :

1° Que ce Journal de France me paraît bon dans cette feuille[3] et que tu ne ferais pas mal de souscrire, d’autant plus qu’il n’est pas cher. Mais souscriras-tu toujours pour les deux autres ? J’en avais écrit à d’Antic sur ce que tu m’avais dit, et je ne reçois absolument rien : aurais-tu donné un contre-ordre ?

2° J’ai écrit à M. Hoffmann suivant tes intentions, indications, etc. ; j’ai chargé Lanthenas de la lettre, en lui écrivant longuement et gravement. Notre querelle s’en ira par les airs avec les brouillards ; il demande la paix et d’après la maxime des Romains, il faudra bien la lui accorder.

J’ai ajouté, à la pacotille, réponse au Grec[4] et à son fils l’Anglais : partant, je suis à jour de toute correspondance, et c’est quelque chose.

3° Les ordonnances ont été délivrées comme tu l’avais prescrit.

4° Voici la note demandée pout les préposés déposés. Quant à la lettre de mon père, elle est au carton, à côté d’une de ma grand’tante qui me parle de lui. La réponse du Blond[el] est digne de l’homme ; l’annonce du charlatan ne me ferait pas donner six sous ; et ta copie de la lettre de cachet a fait admirablement pour la curiosité de bien des gens.

  1. Ms. 6239, fol. 198-199.
  2. Roland, parti pour Lyon le 5 décembre 1786, allait rentrer le 20 janvier.
  3. Il s’agit probablement du Supplément au journal général de France, par de Sutières-Sarcey, janvier-décembre 1787 (voir Hatin, p. 19, 65).
  4. Cousin-Despréaux.