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enveloppe ; c’est à toi de lui exposer ma raison et de lui dire de jolies choses pour mon compte. El fedele Achate ? Amicizia, salute, letizia a voi tutti tre ; addio, caro ; amico carissimo, ti bacio per tutto, di cuore ardente e devotissimo.

Non dimenticarmi presso del fratello di Crespy, delle care monache ; sopre tutto dimori là i otto giorni abmeno. Addio ancora, sono al tuo lato, fra voi tre, spesso, spesso, quasi sempre[1]

Je reçois les copies et ce qui les accompagne. Je suis contente aujourd’hui ; mais, par la raison que tu dis, j’ai peur que tu ne t’agites. Mettons une fois de l’harmonie, je veux dire un accord parfait, car les dissonances sont bien aussi de l’harmonie et, qui plus est, y font merveille : mais il faut promptement les sauver par une consonance. Au reste, il faut n’être pas à trente lieues pour que celle-ci se fasse entendre, et l’éloignement sera toujours la plus grande dissonance entre nous.

Je t’embrasse tendrement, embrasse nos amis, et reste avec eux encore quelques jours ; c’est un singulier souhait de ma part, car M. d’Antic a bien raison ; c’est ma réponse à sa dernière phrase que je recueille affectueusement comme toutes les autres.


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[À ROLAND, À PARIS[2].]
Mardi soir [28 janvier 1783, — d’Amiens].

Tu m’as envoyé une charmante causerie, mon bon ami ; je la lis et relis de nouveau, c’est ma plus douce compagnie. Mes nouvelles subséquentes n’auront pas altéré, je l’espère, la tranquillité dans laquelle je te vois rétabli et qui me charme plus que je ne saurais dire. Je suis

  1. Roland devait, au retour, s’arrêter plusieurs jours à Crespy, et Madame Roland croyait que le curé de Longpont devait s’y trouver aussi.
  2. Ms. 6238, fol. 231. — La date du 28 janvier 1783, qui est un mardi, se déduit nécessairement du rapprochement de cette lettre avec la précédente.