de six peut mille livres, toujours sonnantes dans les paroles. Le reste se mène comme de coutume, Mme de B[ray] toujours rechignant, M. de Vin disant d’elle comme de sa souscription, et en faisant de même. Mme d’Eu est harassée de repas, etc…, ennuyée de tout, à commencer de sa personne, comme aussi elle a coutume. Elle est venue hier en longue visite matinale, sempre collo cicisbeo. J’ai fait part à M. d’E[u] de l’expédition de l’ouvrage Sonnerat[1] et du reste ; il me charge toujours et tous les jours d’amitiés sans nombre à ton intention et aussi pour les amis, avec prédilection pour M. d’Antic dont il me parle souvent. Eh ! comment feras-tu donc pour reconnaître les honnêtetés, ordonnances, etc., du docteur[2] ? Je t’embrasse. Toto corde.
Aux tentations répétées il est difficile de tenir ; M. d’Eu m’a poussée hier, et je vais ce soir avec sa femme voir Mahomet joué par l’acteur de Paris[4], qui nous quitte incessamment. J’ai réfléchi qu’il n’était pas trop édifiant pour mon monde de voir ma première sortie, depuis trois semaines et plus, pour aller à la comédie ; mais ce n’est pas en dévote que j’ai coutume de les édifier, et, quant à ceux à qui je dois visite, je ne suis pas censée sortie, je vais incognito.
Je ne sais encore ce qu’a fait l’évêque, mais je sais qu’il veut venir à la maison ; c’est ainsi qu’il s’en est exprimé hier, chez M. d’Eu où il
- ↑ On voit par les lettres de Roland (lettre du 22 novembre 1781, ms 6240, fol. 113) qu’il était en relations avec le voyageur Pierre Sonnerat (1745-1814), neveu du célèbre voyageur Poivre, né à Lyon comme lui, et par conséquent compatriote de Roland. Le Voyage aux Indes orientales et à la Chine, de Sonnerat, avait paru en 1782, 3 vol. in-8o. Roland le cite dans son Dictionnaire des manufactures, I, 128°, pour le contredire d’ailleurs. Cf. Correspondancd littéraire, février 1783.
- ↑ De Bosc d’Antic, le père, qui était médecin du Roi par quartier.
- ↑ Ms, 6238, fol. 237-238.
- ↑ Grammont.