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nouvelles de province qui ne méritent pas d’aller jusqu’à ta capitale. Et vos jeunes mariés[1] ? Qu’en faites-vous ? ou que font-ils ? Je n’entends plus parler de M. Gosse[2] ; on dit que des Genevois ont écrit au ministère anglais pour se mettre sous sa protection et se réfugier dans la Grande-Bretagne.

Adieu, salut et joie ; amitié ne manque pas, c’est l’assurance que je puis vous donner.

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Si vous pouvez prendre lecture pour me rendre réponse ce soir, je vous serai obligé[3].


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[À BOSC, À PARIS[4].]
20 mars 1783, — [d’Amiens].

Vous êtes un bon enfant qui mérite bien qu’on l’aime de tout son cœur ; votre dernière lettre respire la sensibilité, la raison ; elle vous ferait des amis des gens estimables qui ne vous connaîtraient même que par elle. Goûts heureux, projets sages, sentiments vrais, voilà les semences du bonheur : vous

  1. Nous présumons que ces jeunes mariés sont M. et Mme  Daustel. Mme  Daustel était la sœur de M. d’Eu. Bosc, dès cette époque, par les Roland, était entré en relations d’amitié avec M. d’Eu, grand amateur de botanique. Une série de lettres intéressantes de M. d’Eu à Bosc, que le possesseur M. Beljame, nous a obligeamment communiquées, nous montre Bosc fort lié non seulement avec M. et Mme  d’Eu et bientôt avec leur fidèle ami M. de Vin, mais aussi avec M. et Mme  Daustel.
  2. Voir lettre du 23 août 1782.
  3. Ces deux lignes, qui viennent à la suite de l’extrait du journal médical que nous avons cru devoir supprimer, sont de la main de Bosc. Il les a ajoutées en communiquant la lettre à son père.
  4. Bosc, IV, 51 ; Dauban, II, 489. — Un feuillet de la collection Morrison, de la main de Madame Roland, contient sur la santé de son mari des détails datés des « lundi 17 », — « 19 » — et « aujourd’hui 20 ». Ces détails sont trop médicaux pour offrir quelque intérêt, et nous ne les reproduirons pas. Notons seulement que, par les dates, ce feuillet est évidemment un journal de santé annexé à cette lettre du 20 mars 1783, et fait pour être placé sous les yeux du père de Bosc.