et ne veut plus se représenter. Sage fait maintenant une petite mine ; il fera bientôt plus pauvre figure encore. M. de la Boulaye[1] est remplacé dans l’Intendance des mines par le baron de Dietrich[2], qui n’a jamais aimé Sage.
On fait dans la minéralogie de petites découvertes qui pourront conduire à des points intéressants ; Mongez[3] a fait un voyage dans les Pyrénées, d’où il a rapporté quelques morceaux curieux. Quatremer a reconnu qu’en mettant (je ne me souviens plus dans quel fluide) dissoudre quatre sels à bases différentes, ces bases s’attiraient, formaient des sels nouveaux, tandis que l’acide restait dégagé. Je doute de bien rendre le fait ; mais enfin, on entrevoit des applications lumineuses à la formation des pierres, des minéraux, etc.
Les musées se expirent de toutes parts ; ou ne conçoit pas comment Pilatre[4] se soutient ; il n’a personne à ses cours ; les gens de marque se retirent ; ce ne sont que des femmes et toutes personnes sans aucun mérite que leur contribution qui soutiennent encore et Pilatre et Cailhava[5] et Gébelin[6]. Le projet du lycée[7] est évaporé. La Blancherie se débat et forme, des espérances. La fureur ballonnique s’apaise ; on dit pourtant que Charles[8] se prépare à quelque voyage pour les fêtes de Pâques, mais il semble qu’on jase du magnétisme plus que de
- ↑ La nouvelle était inexacte, car Douet de la Boullaye était encore Intendant des mines en 1786 (Almanach royal de 1786, p. 567).
- ↑ Philibert-Frédéric baron Dietrich (1748-1793), savant minéralogiste, qui devait être le premier maire constitutionnel de Strasbourg, et qui fut guillotiné le 28 décembre 1793. — Nous le trouvons à l’Almanach royal de 1789, p. 578, commissaire du Roi à la recherche des mines.
- ↑ Jean-André Mongez (1751-1788), génovéfain, naturaliste, mort dans l’expédition de la Pérouse, frère de l’archéologue Antoine Mongez, génovéfain comme lui.
- ↑ Pilâtre de Rozier (1756-1785) avait fondé le Musée scientifique le 11 décembre 1781. Voir sur son entreprise L. Amiable, op. cit. — Cf. lettre de Roland à sa femme, du 2 janvier 1782 (ms. 6240, fol 122-123), déhà cité.
- ↑ Sur le littérateur Cailhava (1730-1813) et sur sa rivalité avec Court de Gébelin, voir L. Amiable, ibid.
- ↑ Antoine Court de Gébelin (1725-1784). — Voir L. Amiable, ibid.
- ↑ Ibid.
- ↑ Physicien et aéronaute bien connu (1746-1823).
de temps après à l’Académie des sciences (1784), puis devint directeur de la manufacture de Sèvres.