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[À ROLAND, À AMIENS[1].]
Mercredi, 5 mai 1784, à 2 heures, — [de Paris].

Affaires avant tout : je te dirai qu’après avoir déjeuné, causé, babillé, politiqué, etc., avec Mlle de la B[elouze], j’ai été chez M. de Mont[aran]. Je lui ai dit que je venais lui rendre compte de ce qu’il y avait de fait en conséquence des espérances qu’il avait bien voulu me donner ; j’ai fait mon récit et j’ai ajouté que maintenant je lui réitérais ma prière de concourir au témoignage dont la nature et la forme détermineraient le succès de l’affaire. Il m’a répondu qu’il le ferait avec le plus grand plaisir, qu’il en avait été question au Comité et que tous avaient décidé de favoriser la réussite de l’entreprise, si elle était possible, cette réussite. Il a été fâché que Mme d’Arb[ouville]n’ait pas entendu à demander une lettre à M. de Verg[ennes] ; qu’on se faisait un monstre de cela ; que c’était la plus petite chose du monde ; qu’il n’était question que d’une lettre de bureau ; que c’était dans les formes et qu’on ne pouvait espérer que M. de Calonne sollicitât ; qu’il craignait beaucoup que cela ne fit encore un hoquet ; qu’au reste on pourrait prendre une tournure et faire la lettre de M. de Calonne comme s’il était consulté, etc. Bonne-mine, bonnes dispositions : c’en est encore un dans notre manche très certainement.

Mlle de la B. [Belouze] m’avait dit que ses connaissances lui-avaient promis de parler dès ce matin à M. Bld. [Blondel]. Je suis allée dans ses bureaux, son secrétaire n’a rien vu et m’a dit qu’apparemment M. Bld.[Blondel] s’était réservé ces papiers dans son cabinet. M. de Mt [Montaran] m’avait témoigné de l’étonnement de ce que M. Bld. [Blondel], ayant dû avoir reçu ces mémoires, ne leur en avait rien dit hier qu’ils s’étaient trouvés tous ensemble. Toutes ces choses réu-

  1. Ms. 6239, fol. 77-78 et 82.