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vous moquez autant de notre God, tout seul ou précédé d’un A, que du God-damm de nos voisins.

J’espère que ma lettre ne vous trouvera pas en Espagne, et que vous n’avez pas lieu de craindre la grillade.]

C’est, je crois, à Amiens, chez M. d’Eu ou de Vin qu’il faut adresser la présente.

Dites-moi donc si vous avez reçu de mes lettres deux fois chaque semaine, si mon gros et dernier paquet où l’ami Lanthenas était pour quelque chose vous est parvenu. Ainsi du reste.


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[À BOSC, À PARIS[1].]
Veille de la Pentecôte, [3] juin 1786, — [du Clos].

Au nom de… je ne sais quoi, mais de ce qui vous touche le plus, trouvez quelque moyen de faire tancer le nommé Huchard, directeur de la poste à Villefranche. J’ai des paquets perdus, dont l’un est le fruit d’un travail de plus de trois semaines ; tout au moins ces paquets sont

  1. Bosc, IV, 110 ; Dauban, II, 251. — ms. 6239, fol. 270 ; collection Alfr. Morrison.

    Bosc n’avait donné que les paragraphes 4, 5 et 9 de cette lettre. Le folio 270 du ms. 6239 en donne le texte entier, mais seulement à partir des derniers mots du paragraphe 4 : « …lamentations sur mon lutin d’enfant ». Ce folio du ms. n’est donc évidemment qu’une fin de lettre. Le folio précédent nous a été fourni par la collection Alfr. Morrison ; il contient les trois premiers paragraphes et reste inachevé à une fin de ligne, sur ces mots : « Vous n’avez donc pas reçu mes… »

    On voit, là encore, comment Bosc travaillait sur les manuscrits de Madame Roland ; il a mis de côté le premier folio de cette lettre, lequel a fini par arriver dans la collection où nous l’avons retrouvé ; puis il a publié le folio suivant :

    1° en y inscrivant, de sa main, la date l"gèrement inexacte, du 2 juin 1786 ;

    2° en biffant la première ligne : « …lamentations sur mon lutin d’enfant », par laquelle commençait le folio ;

    3° en retouchant, pour leur donner l’allure d’un début de lettre, les deux lignes suivantes (ses corrections sont très visibles sur le manuscrit) ;

    4° en supprimant les paragraphes 6, 7 et 8.

    La lettre est du 3 juin, puisqu’en 1786 la Pentecôte tombait le 4.