Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/893

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Jusqu’à présent, on ne voit pas de chef qui fasse sensation ; ce peut être un bien, mais il faut une administration, des conseils, des comités aux diverses parties, et que tout ressortisse au tribunal suprême des Électeurs. Il faut un plan raisonné, une prévision rapide, une extrême activité, une union indissoluble et une sagesse constante.

Que la France s’éveille et s’anime ! Que l’homme reprenne ses droits, que la justice commence son règne, et que d’un bout à l’autre du royaume on n’entende plus qu’un cri universel : Vive le peuple et meurent les tyrans !

Ceux qui ne peuvent que réfléchir doivent répandre leurs idées : faites passer une copie des présentes au Comité des Électeurs, etc.

P.-S. — Si les spectacles de la capitale continuent, comme il est à présumer, la vigilance des citoyens doit s’étendre sur eux ; on doit ne leur laisser représenter que des pièces propres à nourrir les sentiments convenables aux circonstances : quelques pièces du grand Corneille, mais non Cinna ; les Brutus de Voltaire, son Catilina, sa Mort de César, etc. Ces petits soins préparent les grandes choses, et rien n’est à négliger dans la régénération de tout un peuple. Ces soins doivent s’étendre sur les petits spectacles dont il faut faire retirer ce qui maintient ou inspire la mollesse, les mauvaises mœurs et l’esclavage.


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[À BOSC, À PARIS[1].]
20 octobre 1789, — de Lyon.

Je vous prie de faire parvenir la ci-jointe à sa destination ; je ne sais plus les adresses particulières ni où prendre un député.

Vous nous avez donné d’excellentes nouvelles, mais sont-elles confirmées ? Aucun papier ne donne encore comme décidé l’abandon des biens du clergé ; ils traitent tous des questions élevées à ce sujet et non

  1. Collection Alfred Morrison, 2 folios.