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toyens et de nos hommes en place, tous enchantés de platitudes et les honorant d’applaudissements. Quoi ! nous somme libres, et les flagorneries, les sottises de femme imbéciles et brutales, payées pour jouer cette plate comédie, ne nous ont pas rebutés ?…

Cela n’est pas vrai ; je ne vois que des esclaves avilis se roulant dans la fange et rappelant leurs maître et leurs fers. Nous ne valons que d’être fouettés pour leurs plaisirs.

Faites-moi donc relever ces indignités par vos écrivains hommes, puisque vous en avez ; je ne connais ici que des eunuques.

N’allez pas dire cela à B. [Blot] qui le redirait à C. [Champagneux]. Je crois cependant pour l’honneur de ce dernier qu’il doit donner son coup de patte ; son cœur honnête s’est révolté.

Adieu.

L’une de ces déesses s’appelle la Reine d’Hongrie ; elle s’est vantée d’avoir été aux expéditions de la Bastille et de Versailles ; c’est donc pour les discréditer, ces expéditions, que ces vilaines machines viennent s’annoncer pour y avoir coopéré !

On dit que votre Commune leur a fait adresse et que tout cela se tripote à dessein avec La Fayette, Bailly, la Cour et le reste.


De la main de Bosc (écriture de M. Faugère) :

Faites usage le plus tôt possible de la lettre ci-jointe et n’épargnez pas les épithètes piquantes pour ridiculiser cette platitude. Vous me renverrez la lettre aussi le plus tôt possible. — Bosc.


355

[À BOSC, À PARIS[1].]
27 juin 1790, — de Lyon.

Nous sommes en peine de vous, vrai patriote et bon ami ; nous avons été frappés, dans une feuille d’aujourd’hui, de l’annonce d’un chan-

  1. Collection Alfred Morrison.