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AU-DESSUS DE LA MÊLÉE

Mais puisqu’on ne s’est pas contenté de m’attaquer personnellement, puisqu’on a attaqué des idées, une cause, que je crois celles de la vraie France, puisque mes amis attendent de moi que je défende ces pensées qui sont aussi les leurs, je profite de l’hospitalité qui m’est offerte, pour répondre nettement, franchement, en bon françois et nivernois.

J’ai publié quatre articles : une lettre à Gerhart Hauptmann, au lendemain de la dévastation de Louvain ; — Au-dessus de la Mêlée ; — De deux maux le moindre ; — et Inter Arma Caritas. Dans ces quatre articles, j’ai dit que de tous les impérialismes qui sont le fléau du monde, l’impérialisme militariste prussien est le pire, qu’il est l’ennemi de la liberté européenne, l’ennemi de la civilisation d’Occident, l’ennemi de l’Allemagne elle-même, et qu’il faut le détruire. — Sur ce point, j’imagine que nous sommes tous d’accord.

Que me reproche-t-on ? — Sans entrer dans la discussion de certains points de détail, comme l’appel fait par les Alliés aux forces de l’Asie et de l’Afrique, que j’ai désapprouvé et que je désapprouve encore, parce que j’y vois un grave danger prochain pour l’Europe, pour les Alliés eux-mêmes, et que ce danger commence à se réaliser déjà, par les menaces de soulèvement du monde islamique, — on me reproche essentiellement deux choses :

1o Mon refus d’englober dans la même répro-