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Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/161

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VI

LES OISEAUX DE PASSAGE
OU LA SÉRÉNADE À ASNOIS

.

Hier matin, nous apprîmes le passage à Clamecy de deux hôtes de marque, Mlle de Termes et le comte de Maillebois. Ils ne s’arrêtèrent point et continuèrent leur route jusqu’au château d’Asnois, où ils doivent séjourner trois ou quatre semaines. Le conseil des échevins décida, suivant l’usage, d’envoyer le lendemain aux deux nobles oiseaux une délégation, afin de leur présenter, au nom de la cité, nos congratulations pour leur heureux voyage. (On dirait que c’est miracle quand un de ces animaux s’en vient dans son carrosse rembourré, bien au chaud, de Paris à Nevers, sans se tromper d’ornière ou se casser les os !) Toujours suivant les us, le conseil décida d’y joindre, pour leur bec, quelques friands gâteaux, orgueil de la cité, de gros biscuits glacés, notre spécialité. (Mon gendre, pâtissier, Florimond Ravisé, en fit mettre trois douzaines. Ces messieurs du conseil se contentaient de deux ; mais notre Florimond, qui est aussi échevin, fait tout avec largesse : à seize sols la pièce : c’est la ville qui paie.) Enfin,