Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/89

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pour recevoir ces garnements !… Leurs hannetons ! c’est écœurant… Et leurs mulots !… Je n’en veux pas ! Mais c’est à se casser la tête !

— Eh ! quoi, lui dis-je, n’es-tu pas le curé ? Que crains-tu ? Désexorcise-toi ! N’en sais-tu pas vingt fois plus que tes paroissiens ? N’es-tu pas plus fort qu’eux ?

— Hé ! Hé ! je n’en sais rien. Le grand Picq est très malin. Ah ! mes amis ! Ah ! mes amis ! Quelle nouvelle ! Ah ! les bandits !… J’étais si bien, si confiant ! Ah ! rien n’est sûr ! Dieu seul est grand. Que puis-je faire ? Je suis pris. Ils me tiennent… Mon Héloïse, va, cours leur dire qu’ils s’arrêtent ! Je viens, je viens, il le faut bien ! Ah ! les gredins ! Quand, à mon tour, sur leur grabat, je les tiendrai… En attendant (Fiat voluntas…) c’est moi qui passe par leur trente-six volontés !… Allons, il faut boire la coupe. Je la boirai. J’en ai bu d’autres !…

Il se leva. Nous demandâmes :

— Où vas-tu donc ?

— À la croisade, répondit-il, des hannetons.