Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 1.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’aube

sique tournoie, les beaux rythmes de danse se balancent éperdus ; tout est balayé dans leur tourbillon triomphal… L’âme libre fend l’espace, comme le vol des hirondelles, ivres d’air, qui traversent le ciel avec des cris aigus… Joie ! joie ! Il n’y a plus rien !… Ô bonheur infini !…


Les heures avaient passé, le soir était venu, l’escalier était dans la nuit. Des gouttes de pluie faisaient sur la robe du fleuve des cercles, que le courant entraînait en dansant. Parfois une branche d’arbre, quelques écorces noires passaient sans bruit et s’en allaient. L’araignée meurtrière s’était retirée, repue, dans le coin le plus obscur. — Et le petit Christophe était toujours penché au bord du soupirail, avec sa figure pâle, barbouillée, rayonnante de bonheur. Il dormait.