Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 1.djvu/39

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Les ombres fuient, le soleil pénètre la forêt. Christophe commence à retrouver son chemin dans le dédale de la journée.

Le matin… Ses parents dorment. Il est dans son petit lit couché sur le dos. Il regarde les raies lumineuses qui dansent au plafond. C’est un amusement sans fin. À un moment, il rit tout haut, d’un de ces bons rires d’enfant qui dilatent le cœur de ceux qui l’entendent. Sa mère se penche vers lui, et dit : « Qu’est-ce que tu as donc, petit fou ? » Alors il rit de plus belle, et peut-être même il se force à rire, parce qu’il a un public. Maman prend un air sévère, et met un doigt sur sa bouche, pour qu’il ne réveille pas le père ; mais ses yeux fatigués rient malgré elle. Ils chuchotent ensemble… Brusquement, un grognement furieux du père. Ils tressautent tous deux. Maman tourne précipitamment le dos, comme une petite fille coupable, elle fait

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